Ils étaient revenus.
Les Sauriens.
Nés du limon et de la trahison,
Crocs d’obsidienne, écailles d’or volé,
Fils bâtards de la fureur et du feu.

Ils marchaient en nombre, sans honneur.
Dévoreurs de villages, d’enfants, de chants.
Ils pensaient que la peur suffirait.
Ils pensaient que l’ombre avait gagné.

Mais la montagne s’ouvrit.

Et dans la lumière noire de l’aube rouge,
Une silhouette immense, cuirassée de bronze runique,
Descendit.

Darkam.
Le revenant.
Le porteur de silence.
Le géant qui avait survécu au feu des dieux
Et à la balance des morts.

Il leva le poing.
Pas haut. Pas pour frapper.
Juste pour avertir.

Un Saurien siffla.
Un autre cracha du feu.

Le poing de Darkam s’abattit.
Il écrasa dix reptiles, une tour, deux générations de haine.
Le sol gémit.
Les collines se plissèrent.
Et le mot retentit —
SPROTCH.

Puis vinrent les pas.
Pas d’écrasement aveugle,
Mais de précision absolue.
Chaque empreinte, large comme une charrette,
Trouvait sa proie.
Chaque impact était un jugement.

Il attrapa deux Sauriens entre ses mains,
Et les broya comme du sable mouillé.
Leurs os crièrent.
Leurs dieux détournèrent le regard.

Et au sommet de la colline de feu,
Il planta son pied nu, large, rugueux, brûlé mille fois,
Dans le dernier étendard sauriens.

Trois orteils.
Trois siècles de terreur effacés.
Une plante vivante contre un empire de cendre.

Le silence revint.
Puis le vent.
Et un rire nain, discret, quelque part, derrière un rocher.

Darkam ne parla pas.
Il tourna le dos.
La guerre était finie.
Pour cette fois.

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