Quand vint le jour du départ,
Les Nains ne versèrent pas de larmes.
Ils burinèrent.
Ils rivetèrent.
Ils chantèrent sous leurs casques.

Ils ne lui donnèrent pas d’arme.
Car il n’en avait jamais eu besoin.
Mais ils lui forgèrent une armure nouvelle,
Assez vaste pour contenir la douleur qu’il avait portée.
Et assez dense pour encaisser celle qu’il allait croiser.

Elle était faite de bronze fondu et de fragments d’étoiles mortes.
Douze plaques, une pour chaque pas de sa traversée des Enfers.
Des runes bleues parcouraient les jambières —
Non pour décorer.
Mais pour rappeler ce qu’il avait épargné.

Sur la poitrine, ils scellèrent un triangle.
Non pas gravé, mais vivant.
Il pulsait.
Il brillait d’une lumière sourde,
Comme une vérité qu’on ne peut plus oublier.

Un triangle pour le silence de ceux qu’il a sauvés.
Un triangle pour le silence qu’il a gardé.
Un triangle pour le silence qu’il impose aux dieux.

Au dos, un second triangle, inversé.
Plus net. Plus froid.
Là où se poseraient les flèches.
Là où le monde frappera quand il doutera.

Et enfin, la ceinture.
Massive. Lourde. Inutilement voyante.
Gravée du mot que nul n’osait prononcer devant lui :
DARKAM.
Non comme un nom,
Mais comme un verbe.

Lorsqu’il s’équipa, la montagne se pencha.
Les forges s’éteignirent sans ordre.
Et même le vent, en sortant des galeries,
chuchota.

Car Darkam marchait à nouveau.
Et cette fois, ce n’était pas pour protéger.
C’était pour répondre.

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